Psychiatrie clinique, biologique et thérapeutique

Les effets secondaires anti-cholinergiques et intérêt de la variation du rythme cardiaque chez les patients atteints d'une schizophrénie

Mis à jour le lundi 12 février 2018

dans

Auteurs

Lebsir S.1, Goumeidane F.2

1 C.H Henri Ey, Bonneval FRANCE
2 C.H.D Georges Daumezon Fleury les Aubrais, Orléans FRANCE

Résumé

Introduction

Les traitements à fort potentiel anti-cholinergique sont fréquemment prescrits en psychiatrie. Parmi les effets secondaires de ces traitements, la diminution de la variabilité de la fréquence cardiaque (VFC) et la tachycardie constituent des facteurs de risque indépendants de morbi-mortalité cardiaque.
Notre travail a pour but principal d’objectiver l’association de la diminution de la variation de la fréquence cardiaque à l’augmentation des effets indésirables muscariniques chez des patients atteints d'une schizophrénie sous traitements à haut potentiel anti-cholinergique (quantifié par des échelles de risque anticholinergique).

Méthodologie

Nous avons comparé les effets secondaires anti-cholinergiques et la VFC chez 26 patients atteints d'une schizophrénie répartis en deux groupes selon le potentiel anti-cholinergique (haut et bas) de leurs traitements. Nous avons utilisé l’échelle des effets secondaires UKU, l’échelle ARS (anticholinergic risk scale), l’enregistrement et l’analyse de la VFC sur une durée de 5 minutes.  Le protocole de l’étude a reçu un avis favorable le 01 juin 2016 du comité d’éthique de la recherche non interventionnelle CERNI Tours-Poitiers.

Résultats

Nous avons mis en évidence une diminution statistiquement significative, dans le groupe à haut potentiel anti-cholinergique par rapport au groupe à faible potentiel de la VFC totale (p=0.03) ainsi que dans ses basses (p=0.01) et hautes fréquences (p=0.02). Cette diminution est associée à une augmentation du score UKU des effets secondaires anti-cholinergiques (p=0.002) et de la fréquence cardiaque (0.006).
l'augmentation du nombre de traitements utilisés contre certains effets secondaires(sécheresse buccale et constipation) était non significative p=0.052.

Conclusion

Les traitements à haut potentiel anti-cholinergique sont responsables d’une diminution des différents paramètres de la VFC et d’une augmentation de la fréquence cardiaque corrélée à une augmentation des effets secondaires muscariniques chez les patients atteints d'une schizophrénie. La passation d’échelles de potentiel anti-cholinergique contribuerait à l’estimation du risque cardio-vasculaire iatrogène dans cette population.

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Les effets secondaires anti-cholinergiques et intérêt de la variation du rythme cardiaque chez les patients atteints d'une schizophrénie

 

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