GIERSKI F. 1
1 Institut de Psychiatrie-GDR 3557 de Psychiatrie / Université de Reims Champagne-Ardenne, Laboratoire C2S, EA 6291 / Inserm UMR1247, Laboratoire GRAP, Paris / Reims / Amiens FRANCE
La période des études universitaires constitue une période d'installation des conduites préalablement initiées à l'adolescence, notamment pour l'usage de substances psychoactives légales et illégales. Pourtant, aucune étude d'ampleur n'avait encore été menée en France permettant de mesurer la prévalence de l'alcool et de cannabis comparativement à la population générale ni de mesurer l'usage de dopants cognitifs dans un échantillon représentatif de la population étudiante.
L'Observatoire de la Vie Etudiante (OVE) a interrogé 18 875 étudiants inscrits dans différentes université française en 2016. Les questions portaient notamment sur les patterns d'usage d'alcool et de cannabis ainsi que sur les dopants cognitifs (smart-drugs). Ces derniers concernent des médicaments délivrés sous ordonnance (psychostimulants ou bêta-bloquants) ou à des drogues illicites (cocaïne ou les amphétamines) utilisées pour améliorer ses performances académiques, avant un examen ou un concours.
Près de 79% des étudiants rapportaient avoir consommé de l'alcool au cours des 12 derniers mois, 32% déclaraient une consommation hebdomadaire et moins d'1% une consommation quotidienne. La consommation ayant pour but de rechercher l'ivresse et la pratique d'alcoolisation ponctuelle importante (API) ou binge drinking mensuelle concernait respectivement 13,3 et 18,7% des étudiants. En population générale chez les 18-25 ans l'API mensuelle concernait 32% des personnes interrogées. Les étudiants semblent également moins nombreux à avoir déjà consommé du cannabis au cours de leur vie par rapport à la tranche d'âge des 18-25 ans en population générale (43 vs 54%). Près de 9% des étudiants ont déjà consommé de manière quotidienne au cours de leur vie et 1,7% au cours des 12 derniers mois contre 2,6% chez les 15-30 ans en population générale. Près de 4% des étudiants déclarent avoir déjà consommé des dopants cognitifs (au cours de leur vie) et 1,8% déclarent l'avoir fait au cours des 12 derniers mois. Dans la majorité des cas, il s'agissait d'une consommation de plus d'une à deux fois dans l'année. Dans deux cas sur trois les bêtabloquants étaient obtenus par prescription médicale. En revanche les psychostimulants étaient majoritairement obtenus par des voies illégales également dans près de deux cas sur des trois.
Malgré les limites de comparaison d'enquêtes conduites différemment et à des périodes temporelles différentes, les résultats montrent qu'il convient de poursuivre les efforts liés à la réduction des risques des consommations d'alcool et de cannabis dans la population étudiante universitaire au même titre que les politiques de prévention pour les populations d'adolescents et des jeunes adultes. Le recours à des substances pour améliorer ses performances lors d'examens et de concours constitue également un risque qui doit être mieux pris en compte dans les campagnes de prévention
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