PIRES D.1, AMBAR AKKAOUI M.1, GEOFFROY P.1, CHAN-CHEE C.3, LAAIDI K.3, FIFRE G.2, LEJOYEUX M.1
1 Hopital Bichat - Claude Bernard, Paris, FRANCE
2 Météo-France, Paris, FRANCE
3 Santé Publique France, Paris, FRANCE
Parmi les nouvelles pistes de compréhension de la genèse et des rechutes de ces troubles addictifs, des altérations cérébrales ont été mises en évidence au niveau des systèmes liés à la récompense en interaction avec les systèmes des rythmes endogènes aussi appelés rythmes circadiens (horloge centrale). Ces deux systèmes sont étroitement liés, et sont influencés par des synchroniseurs externes tels que la lumière, la température, la photopériode, les rythmes sociaux, etc. Malgré ces connaissances physiologiques, aucune donnée n’existe malheureusement concernant l’influence des facteurs météorologiques sur la manifestation de ces troubles addictifs. Dans ce contexte, c’est donc un axe de recherche innovateur qui pourrait nous permettre de mieux comprendre les mécanismes des troubles addictifs et donc d’adapter les traitements et faire avancer les stratégies de prévention.
Les patients de passages en urgence dans le département de l’Île-de-France (IDF) à cause de l’alcool ont été sélectionnés grâce à la base de donnée Oscour® et ont été identifié de par le codage CIM-10 des troubles de l’usage lié à l’alcool ainsi que ses dérivés (en premier ou second diagnostique) sur la période 1er Janvier 2015 – 31 Décembre 2019. Les données météorologiques de cette même période ont été recueillies par le biais de Météo-France. Toutes les données ont été agrégées sur une base hebdomadaire. L’analyse statistique comprenant la corrélation de Pearson, a été réalisé avec R. Studio version 1.3.959.
Au total, nous avons observé 98 748 passages aux urgences dans la région IDF entre 2015 et 2019 à cause de l’alcool. Des coefficients de corrélations significatifs ont été calculés entre différents facteurs climatiques et le nombre de passages aux urgences pour alcool. En effet des corrélations positives ont été identifiée avec la température moyenne (r = 0.55 (p<0.005)) et avec la durée d’insolation (r = 0.42 (p<0.005)). De plus, des corrélations négatives sont également présentes avec la durée de la pluie (r = -0.40 (p<0.005)), avec l’humidité relative (r = -0.74 (p<0.005)) et avec la vitesse du vent (r = -0.40 (p<0.005)).
Il ne s’agit ici que d’analyses uni-variées, mais ces résultats suggèrent tout de même qu’une augmentation de la température et de la durée d’insolation au soleil sont des facteurs de risque pour la consommation ou les effets de l’alcool. De plus, la pluie, le vent ainsi que l’humidité sont plus susceptibles d’être des facteurs de protection.
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