Psychiatrie clinique, biologique et thérapeutique

Impact des facteurs climatiques sur les suicides et tentatives de suicide en France métropolitaine

Mis à jour le jeudi 18 février 2021

dans

Auteurs

AMBAR AKKAOUI M.1, CHAN CHEE C.3, LAAIDI K.3, FIFRE G.4, GEOFFROY P.2

1 GHU Paris Neurosciences , Paris, FRANCE
2 Hôpital Bichat, APHP, Paris, FRANCE
3 Santé Publique France, Paris, FRANCE
4 Météo France, Strasbourg, FRANCE

Résumé

Introduction

Le suicide est un phénomène multifactoriel, impliquant des facteurs environnementaux. Parmi eux, le rôle des facteurs météorologiques a été étudié dans quelques études à travers le monde, qui retrouvent une association positive entre la température et les conduites suicidaires. Cependant, la plupart des études se sont intéressées à la température, et peu aux autres facteurs météorologiques, et aucune étude n’a été réalisée en France à ce jour. L’objectif de cette étude est d’étudier l’association entre les facteurs météorologiques et les suicides et tentatives de suicide en France métropolitaine.

Méthode

Les données météorologiques françaises nous ont été transmises par Météo-France entre le 01/01/2009 et le 31/12/2018, avec une station météorologique représentative de chaque département. Les données suicides et tentatives de suicide ont été transmises par Santé Publique France, à l’aide du codage PMSI-MCO (tentatives de suicide) et de la base CépiDc-INSERM (suicides), et regroupées par département, sur la même période pour les tentatives de suicide, et jusqu'au 31/12/2015 pour les suicides. Toutes les données ont été agrégées à un pas de temps hebdomadaire. Des analyses de corrélations simples et décalées ont été réalisées à l’aide du logiciel R Studio, version 1.1.463.

Résultats

On retrouve une saisonnalité des suicides et tentatives de suicide, qui se réplique chaque année, avec un pic de suicide et tentatives de suicide au mois de mai, et une chute du nombre de suicide et tentatives de suicide en février et en août. En analyse statistiques, on retrouve une association statistiquement significative entre la température de la semaine d’avant avec le taux de suicides (r=0,18, p < 0,0001), et une association entre la vitesse du vent et le taux de suicides (r=-0,21, p < 0,0001). En regardant spécifiquement sur un seul département français (département Nord, 59), on observe une association entre la température, la durée d’insolation et le rayonnement global avec le nombre de suicides et tentatives de suicide, et une association négative entre la pression atmosphérique et l’humidité.

Conclusion

Ces résultats préliminaires suggèrent une association entre certains facteurs climatiques et les conduites suicidaires, et nécessitent la poursuite des analyses en ajustant sur différents facteurs de confusion et en modélisant l’association entre les facteurs météorologiques et les conduites suicidaires.

 

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