Axel Fortel1, Marion Plaze1, Astrid Chevance3
1 Hopital Sainte-Anne, GHU Paris Psychiatrie, Saint-Maur, FRANCE
2 Université Paris-Est Créteil, FRANCE
3 Université de Paris, CRESS, Inserm, INRA, FRANCE
Le manque d’observance médicamenteuse, fréquent dans les maladies chroniques, conduit à des conséquences négatives (hospitalisation, etc). Des interventions visant à améliorer l’observance ont été développées dont les médicaments connectés (capteur d’ingestion connecté au smartphone du patient). En direct et à distance, les professionnels de santé préalablement autorisés peuvent accéder à ces données. Depuis 2017, l’aripiprazole connecté est autorisé aux EU. En Europe, le laboratoire retira sa demande auprès de l’EMA en Juillet 2020 par manque de données probantes notamment sur l’acceptabilité de ces médicaments.
Cette étude vise à décrire comment les professionnels de santé perçoivent les médicaments connectés.
Enquête en ligne fondée sur 5 questions ouvertes explorant les perceptions et la volonté de délivrer des médicaments connectés. Des professionnels qui prescrivent ou monitorent les traitements français ont été recrutés par échantillon de convenance et effet boule de neige en ligne. Une étude préliminaire qualitative a été faite par entretiens en face à face et a permis de développer le questionnaire. Des données professionnelles et de santé ont été recueillies. Les réponses textuelles ont été analysées par analyse qualitative de contenu inductive par deux chercheurs selon deux axes : données concernant l’acceptabilité et concernant la gestion de l’observance des patients.
Entre janvier et avril 2020, 246 professionnels, dont 86 (47%) généralistes et 50 psychiatres (27.3%) ont été recrutés, avec une moyenne d’âge de 35ans et une expérience professionnelle moyenne de 10ans. Parmi eux, 11.4% souffraient d’une maladie chronique. Le bénéfice perçu le plus cité était la prévention de l’oubli de traitement (21.1%). Les inquiétudes les plus citées : la perte de confiance entre le médecin et le patient (59.8%), le changement de rôle du médecin devenant un « policier » (36.6%) via la pression d’une surveillance rapprochée du malade (29.7%) et l’insécurité de l’ingestion d’un corps étranger (24.4%). Par ailleurs, 26% des professionnels estiment ce dispositif inutile et 14.6% rapportent qu’il existe déjà de meilleures alternatives pour améliorer l’observance (éducation thérapeutique, etc.). Pour 57.7%, le dispositif n’apporterait donc que des conséquences négatives liées à son utilisation et seuls 18.8% accepterait de prendre un médicament connecté.
Les professionnels de santé français ne perçoivent pas les médicaments connectés comme étant une intervention appropriée pour améliorer l’observance. Ils soulèvent au contraire de sérieuses limitations cliniques et éthiques.
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