SALOME N.2, CHARREL C.1,3, DUHEM S.1,4, WATHELET M.1,4, RASCLE C.5
1 Fédération Régionale de Recherche en Psychiatrie et Santé Mentale Hauts-de-France (F2RSM Psy), Saint-André-Lez-Lille, FRANCE
2 Centre Hospitalier de Somain, Service de psychiatrie, Somain, FRANCE
3 EPSM Lille Métropole, Armentières, FRANCE
4 Centre Hospitalier Universitaire de Lille, Service de santé publique, Lille, FRANCE
5 Centre Hospitalier universitaire de Lille, Service de psychiatrie, Lille, FRANCE
L’évaluation et la prise en charge des troubles cognitifs rencontrent en psychiatrie un intérêt croissant y compris dans le champ des troubles de l’humeur dépressifs (1). La reconnaissance de la place essentielle des troubles cognitifs est récente (2). L’évaluation diagnostique de la dépression repose non seulement sur des symptômes cliniques tels qu’une tristesse de l’humeur, une perte d’intérêt et de plaisir pour les activités habituellement agréables, un ralentissement psychomoteur mais aussi des troubles cognitifs.
Nous faisons l’hypothèse que ces troubles cognitifs restent encore largement non reconnus, non évalués et non traités, malgré leur impact fonctionnel sur le rétablissement du patient.
Un auto-questionnaire établi à partir des travaux de Mc Allister-Williams et coll a été envoyé à une population de médecins généralistes, de psychiatres et d’internes du Nord-Pas-de-Calais. Ce questionnaire comporte 34 déclarations explorant la place, la détection et la prise en charge des troubles cognitifs dans la dépression. Il était demandé aux participants d’évaluer leur niveau d’accord avec chaque déclaration. Ce niveau d’accord a été défini comme important et très important lorsque respectivement plus de 66 % et plus de 90 % des participants ont répondu d’accord ou totalement d’accord aux différentes déclarations.
Un total de 45 médecins généralistes, 99 psychiatres et 19 internes de psychiatrie ont complété le questionnaire. Un accord important/très important quel que soit le groupe (généralistes, psychiatres, internes) a été retrouvé pour 10 des 13 déclarations relatives à la place des troubles cognitifs dans la dépression, 7 sur 9 pour la détection et 5 sur 12 pour la prise en charge. Concernant la place des troubles cognitifs dans la dépression, 47 % à 62 % des praticiens estiment à tort que ceux-ci sont indépendants des autres symptômes de la dépression. Pour la partie explorant la détection, 62 % à 78 % des praticiens estiment que le dysfonctionnement cognitif est mal connu des professionnels de santé, qu’il s’agit d’un domaine dont les besoins sont non satisfaits et qu’ils manquent d’outils facilement utilisable pour l’évaluer. Enfin, près de 78 % des praticiens cochaient « ne sait pas » concernant les questions relatives à la stratégie thérapeutique.
Notre étude objective l’intérêt d’améliorer nos connaissances, de mieux communiquer sur la reconnaissance, l’évaluation et le traitement des troubles cognitifs dans la dépression et la nécessité de futures recherches cliniques évaluant l’impact des thérapeutiques non médicamenteuses tels que les soins de remédiations cognitives sur le pronostic et la qualité de vie des patients.
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