D'HARCOURT B.1, WULFMAN R.2, PLAZE M.1, GAILLARD R.1, PETIT A.1
1 Service Hospitalo-Universitaire, GHU Paris psychiatrie & neurosciences, Paris, FRANCE
2 Hopitaux de Saint Maurice, Saint-Maurice, FRANCE
Au cours de la crise sanitaire due à la COVID-19 de mars à mai 2020, la plateforme COVIDOM a organisé le suivi à distance de patients présentant une forte suspicion d’infection à la COVID mais restant au domicile (après sortie ou sans indication d’hospitalisation). Une cellule d’avis et de soutien psychiatrique pouvait être sollicitée, et un ou plusieurs entretiens psychiatriques avaient alors lieu par téléphone.
L’ensemble des patients pris en charge par un des psychiatres de cette cellule entre le 02/04/2020 et le 11/05/2020 a été inclus (n=146). Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur les données collectées lors du ou des entretiens téléphoniques, et de la base de données COVIDOM. Nous avons cherché à identifier les associations éventuelles entre différentes variables, tels que les facteurs de stress liés ou non à l’épidémie et le confinement, la certitude du diagnostic de COVID, la gravité de l’infection, le temps entre l’apparition des symptômes et l’appel, et le type et la gravité du diagnostic psychiatrique. Dans un 2ème temps, nous cherchons à comparer plus spécifiquement la population de patients sans antécédents psychiatriques à la population présentant un trouble psychiatrique préalable, afin d’identifier différents schémas de souffrance psychique liés à cette épidémie.
Dans l’ensemble de la population étudiée, la présence d’antécédents psychiatriques était associée à la gravité du retentissement de la crise sanitaire (p=0.0005). La présence d’un diagnostic de certitude de l’infection était en revanche associée à une moindre intensité des symptômes psychiatriques (p=0.001). Par ailleurs, nous avons pu identifier dans notre population une association entre des facteurs de stress spécifiques de l’épidémie (deuil dû à la COVID, proche hospitalisé en réanimation, nécessité de décalage de prise en charge médicale, conflits intra-familiaux) et le développement d’attaques de panique (p=0.002). Le fait d’être un personnel soignant était associé plutôt au développement d’épisode dépressif caractérisé (p=0.001).
Par ailleurs, nous avons pu identifier des différences significatives entre les facteurs stressants et les prises en charge des personnes avec ou sans antécédent psychiatrique préexistant : les patients présentant des troubles psychiatriques préalables évoquaient notamment plus souvent des conflits au domicile (p=0.0003), ils étaient plus souvent victimes de décalage d’une prise en charge médicale (p=0.001), avaient moins souvent une certitude diagnostique d’infection COVID-19 (p=0.006).
Le confinement et la crise sanitaire chez les personnes suspectes de COVID-19 restées au domicile ont été l’occasion du développement de troubles psychiques, dont nous étudions la répartition dans cette étude. Il apparaît que les personnes présentant un trouble psychiatrique préexistant n’ont pas réagi de la même manière, ni avec la même intensité, que les personnes sans antécédent psychiatrique.
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