DEREAU J.1
Depuis l’été 2020, quelques mois après le début du premier confinement, les demandes de suivis et d’hospitalisations pour anorexie de jeunes filles dans la première moitié de leur adolescence, adressées à notre service spécialisé dans la prise en charge des troubles des conduites alimentaires, ont connu une forte augmentation.
Depuis 15 mois, nous avons observé, en plus d’une hausse des demandes :
La première hypothèse de cette forte croissance de cas est la conséquence de la perte des liens sociaux (amis et second cercle familial) et de lieux tiers (école et activités extra-scolaires). Pour un sujet avec une très faible estime de lui-même, se retrouver face à soi, a été douloureux. Perdre du poids rapidement a permis transitoirement de renforcer cette estime, en gagnant en contrôle et donc en satisfaction immédiate.
La seconde hypothèse, relationnelle, est à situer du côté du refus. "Ne pas manger," même sans volonté consciente, a probablement été la seule possibilité de dire non pour ces sujets dans leur système familial, lieu exclusif de toutes les interactions relationnelles de par les confinements (ces systèmes fonctionnant dans ces cas typiquement en évitant la conflictualisation, avec une surprotection réciproque souvent puissante).
On retrouve dans la troisième hypothèse, la question de la différenciation, toujours présente chez les patients souffrant de symptômes alimentaires. Mais celle-ci s’est sans doute imposée de façon plus aiguë, particulièrement dans les liens de fratrie. L'explosion du nombre de patientes avec un.e jumeau.elle l'illustre de manière frappante.
Ce poster présentera donc les points de convergence et les hypothèses autour de l'augmentation de l’incidence des troubles alimentaires chez de jeunes adolescentes. Nous observons que les confinements ont en fait eu un "effet loupe" sur les hypothèses avec lesquelles nous travaillons depuis longtemps dans notre service spécialisé.
Le confinement lié au Covid-19 a eu un impact certain sur le nombre de cas d’anorexie mentale en demande de soins et la rapidité de l’installation. Reste une question ouverte : le contexte sanitaire a-t-il eu un effet “simplement” accélérateur, révélateur (ces patientes seraient-elles restées avec une souffrance asymptomatique?) ou a-t-il cristallisé cette expression qui en aurait peut-être pris une autre forme?
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