AYADI H.1,2, BOUDABOUS J.1,2, KRAEIM M.1, KHEMEKHEM K.1,2, MOALLA Y.1,2
La violence conjugale constitue un phénomène sociétal fréquent qui altère la relation du couple mais également le bien-être psychologique des enfants au sein de la famille. Toutefois, certains enfants semblent être peu affectés psychologiquement. L’objectif de cette étude était d’évaluer la résilience chez des enfants et des adolescents exposés à la violence conjugale et de déterminer les facteurs qui y sont associés.
Nous avons mené une étude transversale descriptive et analytique auprès d’une population d’enfants et d’adolescents exposés à la violence conjugale et consultant au service de pédopsychiatrie de Sfax, durant une période s’étalant du mois d’Octobre 2018 jusqu’à Février 2019. Nous avons utilisé une fiche de renseignements préétablie explorant les données sociodémographiques et les caractéristiques de la violence conjugale. La résilience a été évaluée par le Child and Youth Resilience Measure dans sa version à 26 items pour le groupe des enfants et dans sa version à 28 items pour les adolescents explorant les ressources individuelles, relationnelles et contextuelles. Plus le score est élevé, plus les composantes de la résilience sont présentes dans la vie des participants.
Le nombre total des patients était de 30 répartis en 15 enfants et 15 adolescents. L’âge moyen était de 12.01 3.33 ans. La violence entre les deux parents était de nature verbale et physique dans 83% des cas. Parmi les enquêtés, 56.6% étaient témoins et victimes de violence à la fois. Des antécédents familiaux psychiatriques étaient retrouvés chez 16.7% des pères et 26.67% des mères.
Concernant l’étude de la résilience, le score moyen global de la résilience était de 58.86 7.42 pour les enfants et de 60.6 8.18 pour les adolescents. Les enfants avaient des scores élevés dans la dimension des facteurs relationnels (17.4 VS 13.66) tandis que les adolescents étaient plus résilients dans la dimension des facteurs contextuels (21.93 VS 18.26) particulièrement dans le domaine de la spiritualité. La présence d’un trouble psychiatrique chez la mère était associée à une moindre capacité de résilience dans le domaine des compétences sociales chez les enfants et les adolescents (8,25 vs 9,61 ; p= 0,04). Nous avons trouvé que l’exposition de l’enfant à la violence conjugale en étant à la fois témoin et victime était associée avec une résilience moindre dans le domaine des soins physiques prodigués par les dispensateurs de soins par rapport aux enfants témoins et non victimes de violence (3,82 vs 5,33; p=0,002).
Cette étude identifie certains facteurs individuels, relationnels et contextuels impliquées dans le renforcement ou l’altération de la résilience chez les enfants et les adolescents exposés à la violence conjugale pouvant ainsi aider le système de santé à mettre en place les mesures de protection dont ils ont besoin afin de leur garantir un développement psychique et somatique harmonieux.
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