Psychiatrie clinique, biologique et thérapeutique

Validation concourante : auto-questionnaire multidimensionnel de dépression DD4 - MADRS

Mis à jour le vendredi 11 mars 2022

Auteurs

DUCHER J.2, RENOUX M.3, DE CHAZERON I.1, LLORCA P.1

  1. CHRU Clermont-Ferrand, 63 000 Clermont-Ferrand, France
  2. Ramsay Générale de Santé, Clinique de l’Auzon, 63670 La Roche Blanche, France
  3. Centre Médical 8 Bd Pasteur, 63000 Clermont-Ferrand, France

Résumé

Pour diagnostiquer un trouble dépressif, même s’il demande de spécifier la sévérité de l’épisode, le DSM tient compte d'abord de la fréquence de différents critères. À l’inverse, les échelles de dépression évaluent le plus souvent l’intensité des symptômes, plus rarement leur fréquence. Celle-ci est cependant parfois utilisée comme critère de sévérité pour certains items.

Disposer d’un outil autorisant en même temps cette double évaluation peut donc se révéler intéressant dans un certain nombre de cas. L’auto-questionnaire multidimensionnel d’évaluation de la dépression DD4 (échelle d’auto-évaluation de Dépression de Ducher) se présente sous la forme de quatre modules.

Chacun se compose de 15 questions identiques (je me sens triste, je souffre moralement...). Il s’agit d’items classiquement rencontrés dans la dépression interrogeant le patient sur ses pensées, ses sensations, ses sentiments. Les critères somatiques fréquents dans un épisode dépressif n’ont pas été retenus afin de permettre l’utilisation de cet instrument chez des patients présentant une pathologie physique associée.

La formulation des questions permet leur évaluation de 0 à 4 dans différentes dimensions :

  • DD4 A : évaluation globale (pas du tout vrai, un peu vrai, plutôt vrai, très vrai, tout à fait vrai)
  • DD4 F : évaluation Fréquence (jamais, parfois, souvent, très souvent, en permanence)
  • DD4 I : évaluation Intensité (pas du tout, légèrement, assez, beaucoup, énormément)
  • DD4 M : évaluation Maximale (reprend les critères de l’évaluation globale, mais dans les moments où le patient se sent le plus triste ou le plus dépressif). Une question supplémentaire l’interroge sur la fréquence de ces périodes (jamais, parfois, souvent, très souvent, en permanence).

Chaque module peut être utilisé séparément.

Cette étude a porté sur 107 patients, 85 femmes et 22 hommes, d’âge moyen 43 ans. Ils présentaient un état dépressif caractérisé avec une MADRS moyenne à 30 et ont rempli la DD4, l’échelle de dépression MADRS et l’échelle d’auto-évaluation du risque suicidaire aRSD.

Les coefficients de corrélation entre les scores des différents modules de la DD4 sont de 0.71 à 0.74 (p < 0.0001) avec la MADRS et de 0.40 à 0.47 (p < 0.0001) avec l’aRSD.

Les résultats de cette étude apportent une plus grande connaissance de la pathologie dépressive, en particulier dans le rapport entre les deux dimensions Fréquence et Intensité (r=0.92 ; p < 0.0001).

Cette étude montre une forte corrélation entre les dimensions de la DD4 et la MADRS. D’autres devraient permettre d’approfondir la connaissance de ses qualités métrologiques. Mais de par son caractère multidimensionnel, cet auto-questionnaire pourrait éventuellement permettre de définir des profils dépressifs spécifiques ainsi que des populations à risque de rechute, en particulier en tenant compte des résultats au module « évaluation Maximale ».

 

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