Hervé JAVELOT (1), Mélusine MONNERY (2), Aline TRITSCHBERGER (1), Franck LACH (1), Amélie ROUSSEAU-VOISIN (1)
Les dykinésies de retrait sont connues pour être associées à la diminution ou l’arrêt des antipsychotiques. Néanmoins, leur émergence, reliée au mécanisme d’hypersensibilité de désuétude dopaminergique, semble imputable au retrait d’autres agents psychotropes. Nous rapportons ci-après un cas de dyskinésie de retrait invalidante liée à une diminution de posologie sous carbamazépine.
Mr X un patient de 26 ans, souffrant de schizophrénie, est traité depuis deux ans par zuclopenthixol 30mg/j et carbamazépine 1000mg/j. En raison d’une asthénie vraisemblablement d’origine iatrogène des dosages plasmatiques des traitements en présence sont programmés, objectivant des taux dans la norme haute pour la carbamazépine et dans la norme basse pour le zuclopenthixol. Ce constat incite le clinicien à diminuer la posologie de la carbamazépine à 800mg/j. Dans les jours qui suivent, l’examen clinique objective une dyskinésie bucco-faciale, sans roue dentée, ne permettant plus au patient de s’alimenter convenablement et se voit associé à une perte de poids rapide dans les semaines suivantes. Une amélioration clinique minime est observée par le recours à la tropatépine.
L’introduction d’une faible dose de quétiapine LP à 50mg/j, associé à de la vitamine E 1000mg/j, permet une régression progressive de la dyskinésie en 2-3 jours.La situation de Mr X rappelle tout d’abord que les dyskinésies peuvent survenir en lien avec d’autres traitements que les seuls neuroleptiques, à l’image des antidépresseurs ou de la carbamazépine, parmi les thymorégulateurs. Ainsi, bien que l'action de la carbamazépine soit essentiellement attribuée à ces effets sur les canaux sodiques voltages dépendants (et sur d'autres cibles dont la neurotransmission GABAergique), une action de régulation dopaminergique est également envisagée et pourrait être à l'origine de ce type d'effets. En terme de stratégie correctrice, le recours à certains antipsychotiques comme la clozapine ou à défaut la quétiapine est décrit, tout comme d’autres traitements comme le clonazépam.
L’émergence de la dyskinésie au décours de la seule diminution de posologie en carbamazépine, ainsi que l’amélioration ultérieure avec la quétiapine, en parallèle du maintien de la dose de zuclopenthixol, plaident clairement pour une dyskinésie de retrait en lien avec l’agent thymorégulateur.A notre connaissance il s’agit du premier cas rapporté dans la littérature de dyskinésie de retrait induite par la carbamazépine.
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