Psychiatrie clinique, biologique et thérapeutique

Évaluation de l'efficacité et de la tolérance à long terme de pitolisant, un agoniste inverse des récepteurs à l'Histamine H3, dans la narcolepsie

Mis à jour le lundi 20 mars 2023

dans

Auteurs

YVES DAUVILLIERS (2), Christian CAUSSE (1), IRENE COLLIN (1), ZOLTAN SZAKACS (3)

  1. bioprojet pharma, Paris, FRANCE
  2. Centre Hospitalier Universitaire Montpellier,Neurologie Trouble du Sommeil et de l'Éveil, Montpellier, FRANCE
  3. State Health Center, Budapest, Hungary., BUDAPEST, HONGRIE

Résumé

Introduction

Pitolisant, le premier antagoniste/agoniste inverse du récepteur à l’histamine H3 a démontré son efficacité sur 7-8 semaines en réduisant la Somnolence Diurne Excessive (Dauvilliers et al, Lancet Neurol 2013) et en réduisant les crises de Cataplexie (Szakacs et al, Lancet Neurol 2017) chez les patients adultes narcoleptiques avec ou sans cataplexies. HARMONY III est une étude de phase III évaluant les effets à long terme de pitolisant chez les patients narcoleptiques avec ou sans cataplexies sur une période de 5 ans. Les résultats à 1 an sont présentés ici. 

Méthode

Etude à long terme, prospective, ouverte, naturaliste et multicentrique, évaluant l'efficacité et la tolérance du pitolisant à 12 mois, chez 102 patients adultes narcoleptiques avec ou sans cataplexies. Les patients inclus avaient un score de somnolence d'Epworth (ESS) ≥12 à l’inclusion et étaient, soit des patients naïfs de pitolisant « patients de novo » (n=73), soit des patients ayant déjà reçu du pitolisant « patients exposés » (n=29). Après une période de titration d'un mois (de 4,5 à 36 mg/j), les doses de pitolisant ont été régulièrement ajustées en fonction du rapport bénéfice/risque individuel. Des comparaisons ont été faites entre patients de novo et exposés, entre répondeurs et non-répondeurs et entre patients traités par pitolisant seul ou associé à d'autres agents utilisés dans la narcolepsie. 

Résultats

104 patients inclus en France (79) et Hongrie (25), 102 traités par pitolisant et 68 patients ont terminé les 12 mois de traitement.
A l’inclusion, ESS à 17,6 ± 0,35 chez les patients de novo et 15,6 chez les exposés ; 73,5% des patients avaient des cataplexies.
A 1 an, 76,5% étaient à 36 mg/j de pitolisant dont 65,4% en monothérapie.
L’ESS fut réduite de - 4.6 ± 0.59 (−4.2 pour les patients déjà exposés au pitolisant et −4.9 pour les patients de novo) ;  les cataplexies  totales ont été réduites de -76%, les cataplexies partielles de -65% ,  les hallucinations de -54% et les paralysies du sommeil de - 63%.
44 patients (64,7%) étaient répondeurs (ESS final < 10 and/ou ΔESS > 3) dont 25 patients (35,8%) normalisés (ESS final < 10).
56,9% des patients (n=58) rapportèrent des effets indésirables essentiellement durant les 3 premiers mois : 11,8% céphalées, 8,8% insomnies,  7,8% gain de poids, 6,9% anxiété, 4,9% dépression et 4,9% nausées
La tolérance et l’efficacité semblent meilleures chez les patients recevant pitolisant seul.

Conclusion

Cette étude confirme le maintien de la bonne tolérance et de l’efficacité à 1 an de pitolisant seul ou associé.

 

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