Psychiatrie clinique, biologique et thérapeutique

Mise en place d'un parcours de soin dédié au Chemsex dans le service des maladies infectieuses de l'hôpital Saint-Louis

Mis à jour le mercredi 22 mars 2023

dans

Auteurs

Alexandre ASLAN (1), Iris BICHARD (1), Bénédicte LOZE (1), Eléonore LAUSSAT (1), Jean-Michel MOLINA (1)

  1. Hôpital Saint-Louis, Paris, FRANCE

Résumé

Introduction

Selon les études internationales, le Chemsex concerne entre 15% et 50% des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH, sous PrEP, ou séropositifs au VIH). Cette pratique correspond à la prise de substances psychoactives (GHB, amphétamines, cathinones) pour augmenter l’intensité et la durée des rapports sexuels. Des consultations dédiées au Chemsex ont été mises en place en septembre 2019 dans notre service d’infectiologie pour intégrer un parcours de soins en santé sexuelle, transverse et disponible en un lieu unique pour faciliter le soin des patients. 

Méthode

On estime à près d’un millier le nombre de patients pratiquant le Chemsex et suivis au sein du service des maladies infectieuses à Saint-Louis. La pratique du Chemsex étant associée à un risque accru d’infections sexuellement transmissibles, de pathologies psychiatriques, et de dysfonctions sexuelles, les médecins du service ont été formés à l’identification et l’orientation des patients vers les consultations Chemsex. Des soignants spécialisés mènent des entretiens en RdR (réduction des risques), psychologie, psychiatrie et sexologie avec les patients Chemsexeurs souhaitant modifier leurs pratiques. Entre septembre 2019 et septembre 2022, 830 consultations de RdR ont été réalisées dans le service pour 209 patients HSH. Une enquête a été proposée en décembre 2021 à notre file active de Chemsexeurs, 96 y ont répondu. 

Résultats et conclusion

L’enquête a permis de mieux caractériser les produits consommés par les usagers, leur fréquence de consommation, la voie d’administration ainsi que les impacts psychiques, sexuels et sociaux de cette consommation. Nous avons également pu évaluer le nombre de personnes suivies par un professionnel de santé mentale et de patients ayant eu besoin de soins médicaux d’urgences suite à une consommation de produits. L’organisation d’un soin transverse de RdR dédié aux patients pratiquant le Chemsex, incluant un aspect médico-addictologique, sexologique et psychologique nous parait indispensable devant les conséquences de cette pratique en augmentation exponentielle.

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