Psychiatrie clinique, biologique et thérapeutique

Sécurisation du circuit des médicaments à risque, mobilisation des professionnels

Mis à jour le lundi 20 mars 2023

Auteurs

BERANGERE BELMONTE (1), AUDREY BECHENIT (1), CELINE COIGNARD (1), JULIETTE NGUYEN (1)

  1. EPS ROGER PREVOT, MOISSELLES, FRANCE

Résumé

Introduits dans l’arrêté du 6 avril 2011, critère impératif pour la certification V2020, les médicaments à risque font l’objet d’une sécurisation accrue, afin que leur utilisation soit maîtrisée par les équipes.Ainsi, la liste des médicaments à risque, élaborée à partir des retours d’expérience, des never events et des particularités inhérentes à la psychiatrie, a fait l’objet d’une affiche, d’un livret et d’une procédure détaillant, pour chaque médicament, sa classe, ses principaux risques et ses mesures préventives.

Afin de mobiliser les professionnels à ce sujet, une campagne de communication a été menée au sein des instances et lors de réunions.

En complément de la base de données intégrée au logiciel d’aide à la prescription (LAP), les posologies maximales, les modalités d’administration et de surveillance de ces médicaments ont été renseignées et sont visibles par les médecins et infirmiers. En outre, l’analyse pharmaceutique a été renforcée, niveau 2 voire 3, selon la Société Française de Pharmacie Clinique (SFPC).Des évaluations (audits et quiz) portant sur les pratiques de détention et stockage, l’affichage, la possession d’un livret et la connaissance des médicaments à risque se sont intensifiées.

Parallèlement, une procédure relative à l’utilisation de la Clozapine a été rédigée. Toutes les ordonnances sont informatisées (LAP certifié) et analysées par un pharmacien. Entre le 1 janvier et le 31 août 2022, 227 interventions ont été émises sur des prescriptions de médicaments à risque : 44% portant sur les anticoagulants, 25% sur la Clozapine, 17% sur le Lithium, 8% sur le Valproate, 5% sur la Lévothyroxine, 1% sur la Carbamazépine. Les interventions sont classées selon les critères de la SFPC : 80% monitorages à suivre (dont les dosages sanguins des médicaments), 6% modalités d’administration inappropriées, 4% non conformités aux référentiels, 10% autres.

En 9 mois, 4 audits et 1 quiz ont été réalisés dans chaque unité de soins. Le taux de conformité de la définition d’un médicament à risque est passé de 0% à 50% entre 2021 et 2022. Quant à la capacité des infirmiers à nommer les médicaments à risque, le taux croît de 44% à 100%. L’affichage de la liste et la détention d’un livret sont à 100%. La connaissance de la signalétique identifiant les médicaments à risque dans les lieux de stockage est respectivement de 67% et 78% en 2021 et 2022. La conformité de l’étiquetage des tiroirs de ces médicaments dans les unités est passée de 11% à 78%.

La plupart des avis pharmaceutiques concernent le monitorage, et près de la moitié les anticoagulants. Ils sont, en majorité, justifiés et acceptés par les médecins. Les résultats des évaluations montrent, par ailleurs, une amélioration de la maîtrise de l’utilisation des médicaments à risque. La diversité et la régularité des actions mises en œuvre pour l’ensemble des étapes du circuit permettent de consolider l’utilisation des médicaments à risque et de maintenir une dynamique auprès des professionnels.

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