Hélène COPPEE (1), Gilles BERTSCHY (1), Sébastien WEIBEL (1)
Le trouble bipolaire est une pathologie fréquente et sévère, considérée par l'OMS comme l'une des dix pathologies les plus invalidantes, et dont la question de l'échappement thérapeutique reste un intérêt de santé publique. Dans différentes études, la Clozapine a pu montrer un intérêt dans le traitement des troubles bipolaires pharmacorésistants. Les études restent cependant peu nombreuses, de qualité souvent faible à modérée, et l'absence de consensus sur la définition de trouble bipolaire résistant rend les populations hétérogènes, compliquant la réalisation de méta-analyse.
Nous avons conduit une étude descriptive, ainsi qu'une étude rétrospective en miroir, à 1, 3 et 5 ans, afin de déterminer le profil des patient bipolaires ayant reçu un traitement par Clozapine aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, et évaluer son efficacité comme traitement prophylaxique. Nous avons exclu les patients présentant un trouble schizo-affectif, afin de nous assurer l'évaluation de la Clozapine sur ses propriétés thymorégulatrices. La Clozapine a été majoritairement administrée à des patients présentant un trouble bipolaire de type I, dans un contexte d'épisode maniaque pharmacorésistant (30%). La notion de pharmacorésistance est retrouvée dans 92% des cas (avec en moyenne, un échappement à 3 à 4 neuroleptiques avant introduction de la Clozapine).
On retrouve des épisodes thymiques à caractéristiques psychotiques dans 61% des dossiers, et des cycles rapides dans 46% des dossiers. Nous retrouvons une diminution significative des épisodes maniaques, hypomanes et mixtes totaux (hospitalisés + ambulatoires) (p = 0,013) à 1 an ainsi qu'une diminution significative du nombre d'épisodes totaux (p = 0,014), des hospitalisations pour épisode maniaque, mixte ou hypomane (p = 0,021), des hospitalisations en soins contraints (p = 0,048), du nombre de jour d'hospitalisation (p = 0,018), et des épisodes dépressifs ambulatoires (p = 0,048). A 3 ans nous retrouvons une diminution significative des épisodes maniaques, hypomanes et mixtes totaux (hospitalisés + ambulatoires) (p = 0,032), du nombre d'épisodes thymiques totaux (p = 0,022) et du nombre de jours d'hospitalisation (p = 0,037). Nous ne retrouvons pas de résultat significatif à 5 ans.
La Clozapine semble donc être un traitement prometteur dans le traitement prophylactique des troubles bipolaires avec échappement thérapeutique. Les épisodes thymiques semblent en effet moins sévères, avec diminution de la récurrence d'épisodes à polarité haute et basse à 1 an, et de polarité haute à 3 ans.
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