Psychiatrie clinique, biologique et thérapeutique

Vortioxétine vs Desvenlafaxine : traitement des patients atteints de TDM

Mis à jour le lundi 20 mars 2023

Auteurs

Roger S. MCINTYRE (2,3), Mads Møller PEDERSEN (4), FATEM EZAHRA KADIRI (1), Michael Cronquist CHRISTENSEN (4)

  1. LUNDBECK, Puteaux, FRANCE
  2. Département de Psychiatrie, Université de Toronto, Toronto, CANADA
  3. Brain and Cognition Discovery Foundation, Toronto, CANADA
  4. H. Lundbeck A/S, Valby, DANEMARK

Résumé

Introduction

De nombreux patients atteints de trouble dépressif majeur (TDM) traités par inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) n’atteignent pas la rémission. Dans ce contexte, il est recommandé de changer de classe d’antidépresseurs. La vortioxétine est un antidépresseur qui agit par modulation de l’activité des récepteurs sérotoninergiques et l’inhibition du transporteur de la sérotonine.

Méthode

L’objectif de cette étude internationale, randomisée, en double aveugle était de comparer l’efficacité de la vortioxétine (10-20 mg/jour) vs desvenlafaxine (50 mg/jour) sur 8 semaines de traitement chez des patients atteints de TDM ayant partiellement répondu aux ISRS en monothérapie. Des patients âgés de 18 à 65 ans avec un score MADRS total (échelle d’évaluation de la dépression de Montgomery-Åsberg) ≥ 24 ont été recrutés (figure 1). L’objectif principal était l’amélioration des symptômes dépressifs, évaluée par la variation du score total MADRS entre l’inclusion et la semaine 8. Les critères d’évaluation secondaires incluaient la variation entre l’inclusion et la semaine 8 des scores du test d’impression clinique globale de sévérité (CGI-S), du test court d’évaluation du fonctionnement (FAST) et du questionnaire de qualité de vie lié au plaisir et à la satisfaction (Q-LES-Q).

Résultats

Un total de 603 patients dont l’âge moyen (ET) était de 43,2 (12,8) ans et un score total MADRS moyen à l’inclusion de 30,7 (3,8) ont été traités. Les patients présentaient une pathologie modérée à sévère avec des difficultés de fonctionnement (tableau 1). Variation entre l’inclusion et la semaine 8 de traitement : la vortioxétine était non-inférieure à la desvenlafaxine avec une variation du score total MADRS de -13,61 (ET : 0,51 ; n=295) pour la vortioxetine et -13,14 (ET : 0,52 ; n=286) pour la desvenlafaxine, avec une différence de traitement de -0,47 en faveur de la vortioxétine (figure 2), significativement plus de patients traités par vortioxétine vs desvenlafaxine ont atteint la rémission (CGI-S ≤2) (33% vs 25%, p=0,034), amélioration significative de l’autonomie et de la sphère relationnelle mesurées par le FAST chez les patients traités par vortioxétine vs desvenlafaxine (p=0,009 et p=0,045) (figure 3), les patients étaient significativement plus satisfaits du traitement par vortioxétine par rapport au traitement par desvenlafaxine (Q-LES-Q) (+27% vs +24%, p=0,044) (figure 4). Les évènements indésirables les plus fréquents dans les deux groupes de traitement étaient les nausées et les maux de tête (tableau 2).

Conclusion

La vortioxétine a démontré sa non-infériorité par rapport à la desvenlafaxine sur les symptômes liés à l’humeur. La vortioxétine a également démontré des améliorations numériquement significatives sur le taux de rémission, le fonctionnement quotidien et social chez les patients atteints de TDM.

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