Alexandra DONCARLI (1), Gisèle APTER (2), Marie-Noëlle VACHERON (3), Nolwenn REGNAULT (1), Sarah TEBEKA (4,5,6), ENP2021 STUDY GROUP (1)
L’objectif de cette étude était d’estimer la prévalence d’une détresse psychologique perçue pendant la grossesse et d’étudier les facteurs associés à l’absence de recours à un professionnel de santé pour ce motif sur la même période.
Notre échantillon comportait 10958 femmes majeures ayant répondu à l’entretien proposé à la naissance dans l’ENP2021. Les femmes déclarant un état psychologique «assez-mal/mal» pendant leur grossesse étaient considérées comme en détresse psychologique. Le non recours aux soins psychiques spécialisés durant la grossesse (oui/non) était déclaré par les femmes lors de l’entretien en maternité. Des modèles de régression de Poisson à variance robuste ont permis d’estimer les rapports de prévalence bruts (PR) de l’absence de recours aux soins psychiques chez ces femmes.
Environ 12% des femmes participantes (12,3% IC95%[11,7-13,0]) déclaraient une détresse psychologique au cours de leur grossesse. Près des ¾ d’entre elles n’avaient pas recouru aux soins psychiques (73,1% IC95%[70,6-75,4]). L’absence de recours aux soins était significativement plus élevée en cas de:
En France, en 2021, la grande majorité des femmes en détresse psychologique pendant leur grossesse n’avaient pas recouru aux soins pour ce motif. Des caractéristiques sociodémographiques étaient associées à ce non-recours aux soins psychiques spécialisés. La présence d’un partenaire/l’entourage de proches avait accentué le non-recours aux soins possiblement en soulageant le mal-être des femmes ou en minimisant le besoin d’un soutien spécialisé. Des analyses prenant en compte l’ensemble des facteurs pertinents disponibles permettront de dresser un profil de femmes à risque et d’orienter les politiques de prévention, de repérage et de soutien des femmes en période périnatale.