JOANNY S.(1,2), MOULIER V.(1,4), VAUTHIER P.(1), JANUEL D.(1,2,3), BOUAZIZ N.(1,2), GROUPE F.(2)
1. EPS Ville-Evrard, Neuilly-Sur-Marne, FRANCE
2. Fondation FondaMental, Créteil, FRANCE
3. Université Sorbonne Paris Nord, Bobigny, FRANCE
4. University Department of Psychiatry, Centre d′Excellence Thérapeutique - Institut de Psychiatrie - Centre Hospitalier du Rouvray, Sotteville-Lès-Rouen, FRANCE
30% des patients ayant un trouble bipolaire présentent des troubles cognitifs en état euthymique. Les domaines cognitifs impactés concernent majoritairement la mémoire de travail, la mémoire épisodique verbale, la vitesse de traitement, les fonctions exécutives et l’attention. Ces déficits font partie du fardeau de la maladie. Les études comparant les déficits entre les types de troubles bipolaires en état euthymique sont peu nombreuses et hétérogènes.
Notre étude a pour objectif d'explorer les potentielles différences cognitives entre les patients présentant un trouble bipolaire de type 1 et un trouble bipolaire de type 2 en phase euthymique. Nous chercherons également des facteurs pouvant expliquer les éventuelles différences retrouvées.
Les données de 1593 sujets présentant un trouble bipolaire de type 1 et de 1257 sujets ayant un trouble bipolaire de type 2 extraites de la base de données FACE-BD de la fondation FondaMental seront analysées. La mémoire épisodique verbale, la mémoire de travail, les fonctions exécutives et attentionnelles, la vitesse de traitement et le langage seront explorés. Des analyses multivariées seront réalisées.
La fonction cognitive la plus impactée chez l’ensemble des sujets est la mémoire épisodique verbale (à 19,25% pathologique chez ceux ayant un trouble bipolaire de type 1 et à 12,75% chez ceux présentant un type 2). Les capacités en vitesse de traitement évaluées par l’indice de vitesse de traitement de la WAIS III (p<.001), par le Trail Making Test A (p=.001) et par la planche lecture du test de Stroop (p=.003), en mémoire épisodique verbale selon le California Verbal Learning Test (p<.001), en fluence verbale catégorielle (p<.001) et littérale (p=.002) et en mémoire de travail verbale selon la mémoire des chiffres de la WAIS III (p=.002) sont supérieures dans le trouble bipolaire de type 2 par rapport au trouble bipolaire de type 1. Le taux de résultats pathologiques était plus important dans le trouble bipolaire de type 1 que dans le trouble bipolaire de type 2 pour ces variables. Aucune différence n’a été mise en évidence concernant l’inhibition, la flexibilité mentale réactive, le raisonnement logique visuel, la mémoire de travail visuo-spatiale, le vocabulaire, l’attention sélective, soutenue et la vigilance. Les performances de vocabulaire (r=-.124, p<.001), de raisonnement logique (r=-.109, p<.001), de vitesse de traitement (r=-.162, p<.001) et de fluence catégorielle (r=-.148, p<.001) et littérale (r=-.102, p<.001) sont corrélées négativement avec le nombre d’hospitalisations.
C’est à ce jour la plus grande étude sur le sujet. Elle souligne l’importance de mettre en place une prise charge différenciée et personnalisée en fonction du type de trouble bipolaire.