L’essentiel du Congrès du Sommeil 2025

Éditorial

Marcel Proust, qui dans À la recherche du temps perdu n’a cessé d’explorer les tourments que provoquait en lui le sommeil, écrivait : « Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux. »

Et cette idée résonne profondément avec notre pratique : s’intéresser aux altérations du sommeil, c’est mieux comprendre nos patients, révéler des tableaux cliniques masqués et apprendre à les lire autrement, avec davantage de justesse sémiologique et de validité physiologique.

Car le sommeil est une dimension centrale, appelée « primaire » par certains auteurs, dans les troubles psychiatriques. Dans les troubles de l’humeur, les troubles du sommeil en sont souvent le premier symptôme et marquent l’ensemble des phases de la maladie, y compris le moment de bascule (ou syndrome de Chronos). Dans les addictions, le sommeil conditionne la vulnérabilité cognitive, le craving et le risque de rechute. Dans l’anxiété ou les troubles psychotiques, les altérations du sommeil là encore contribuent de manière centrale aux prodromes, aux décompensations et à la sévérité des tableaux cliniques. L’insomnie, elle, est devenue l’un des marqueurs transdiagnostiques les plus robustes. Son traitement, notamment par thérapie cognitive et comportementale (TCC-I), améliore non seulement le sommeil mais aussi les symptômes psychiatriques associés, et prévient les récurrences comme l’ont montré les derniers travaux scientifiques.

Au Congrès du Sommeil 2025, à Strasbourg, plusieurs sessions l’ont montré avec force. Les grands messages clefs délivrés sont brillamment résumés dans ce dossier rédigé par les Drs Agnès Brion et Elie Oubary, psychiatres et médecins du sommeil.

Au fond, améliorer la prise en charge du sommeil, c’est précisément cela : “avoir de nouveaux yeux”.
Voir plus tôt. Voir plus juste. Et, surtout, offrir la possibilité de vraies thérapies personnalisées en fonction des altérations du sommeil propres à chaque patient. Traiter le sommeil au sein des troubles psychiatriques, c’est changer le cours de ces maladies.

Je vous souhaite une excellente lecture de ce dossier, riche en perspectives cliniques. 

Pr Pierre Alexis GEOFFROY

Comptes rendus de sessions du Congrès du Sommeil® 2025 rédigés par Agnès Brion et Elie Oubary. 

Agnès Brion

Elie Oubary

Le sommeil comme baromètre de la pathologie

Plongée au cœur du lien intime entre régulation du sommeil et santé mentale : ce symposium revisite trois situations cliniques – troubles de l’humeur, retard de phase adolescent et psychotraumatisme – pour montrer comment le sommeil devient à la fois un indicateur précieux et un levier thérapeutique essentiel en psychiatrie.

Publié le mardi 18 novembre 2025

Qualité du sommeil et santé cardiaque : un pilier majeur de la prévention cardiovasculaire

Le Dr Elie Oubary analyse les liens entre sommeil et santé cardiaque : durée, régularité, troubles du sommeil et impact physiologique sur le risque cardiovasculaire.

Publié le mardi 18 novembre 2025

Syndrome des jambes sans repos et cœur : quel risque ?

Quels liens entre syndrome des jambes sans repos et risque cardiovasculaire ? Elie Oubary offre un éclairage actualisé sur les mécanismes, les comorbidités et l’impact des traitements, à la lumière des dernières recommandations.

Publié le mardi 18 novembre 2025

Nouvelles tendances avec les approches numériques de TCC dans la prise en charge de l’insomnie

Agnès Brion commente la conférence de Charles Morin sur l’évolution de la TCC-I : des fondements cliniques aux approches numériques, dans laquelle il explore les avancées majeures, les limites actuelles et la place réelle du numérique et de l’IA dans la prise en charge de l’insomnie.

Publié le mardi 18 novembre 2025