Burnout : les autres acteurs de la prise en charge

Il va guider le médecin généraliste dans le choix de l’antidépresseur en fonction du tableau clinique ou prendre en charge lui-même le patient. Une psychothérapie améliore le pronostic, les thérapies cognitives et comportementales diminuent l’épuisement émotionnel dans la majorité des études¹.

D’autres formes de thérapies, notamment psycho-comportementales comme la relaxation ou la méditation de pleine conscience semblent être particulièrement efficientes en add-on, mais la plupart des auteurs soulignent la nécessité de mener des études de bonne qualité (méthode standardisée, effectifs importants, mesure des résultats validés) afin de déterminer les combinaisons les plus pertinentes. Un travail de réflexion s’impose, il faut que le sujet se pose la question de ce qui lui appartient dans ce qui lui arrive et de ce qui appartient à son environnement professionnel.

Dans le strict respect du secret professionnel (dont il faut rappeler qu’il n’est pas levé par le seul accord du patient, celui-ci pouvant en revanche transmettre à qui il le souhaite, notamment le service de santé au travail, certificats et données médicales), les décisions et démarches entamées par les thérapeutes peuvent accompagner le patient dans son retour à l’emploi.
Il est capital d’anticiper une éventuelle réorganisation du travail : une reprise à temps partiel, un aménagement du poste en termes d’horaires, de charge de travail, d’ergonomie… Dans certaines situations, un constat d’inaptitude sur le poste s’impose avec parfois une reconversion professionnelle.
D’autres professionnels sont susceptibles d’intervenir dans des cas complexes : coachs, ergonomes, juristes, médecin conseil de la Caisse primaire d’assurance maladie, CHSCT, DRH. Ils vont effectuer une analyse systématique de la situation afin de dégager des pistes d’aménagement favorables à la reprise pour l’individu mais aussi dans une logique de prévention collective. Les objectifs sont multiples : clarifier les responsabilités, développer l’autonomie, gérer le temps et la charge de travail, gérer les conflits, sortir d’un harcèlement moral, apprendre au salarié à savoir dire non… L’action sur le milieu et l’organisation du travail est indispensable dans une démarche de prévention primaire, secondaire ou tertiaire du burnout¹.

Dr Éric HENSGEN
Centre Hospitalier Rouffach

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Références

1. HAS. Fiche mémo « Repérage et prise en charge cliniques du syndrome d’épuisement professionnel ou burn-out ». Mars 2017.