Psychiatrie clinique, biologique et thérapeutique

Quels sont les signes de burnout ?

Mis à jour le jeudi 5 novembre 2020

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On ne peut établir une liste exhaustive des symptômes cliniques du burnout, ses manifestations étant diverses, d’une intensité plus ou moins importante et associées entre elles en cluster propre à chacun. On peut néanmoins les regrouper en 5 catégories1,2.

  1. La première catégorie comprend des signes physiques peu spécifiques comme l’asthénie, des troubles du sommeil, des troubles musculo-squelettiques (les lombalgies et cervicalgies sont fréquentes), des symptômes gastro-intestinaux touchant notamment à l’appétit, des expressions cardio-vasculaires ou neurologiques (migraines)…
  2. Ils s’accompagnent volontiers de signes émotionnels là encore peu spécifiques comme l’anxiété avec des peurs mal définies, une humeur triste, une hypersensibilité ou à l’inverse une absence d’émotion. Un sentiment de colère, de l’irritabilité et des crises de larmes complètent volontiers le tableau.
  3. Les signes cognitifs vont perturber le salarié dans son activité. Les troubles de la mémoire s’avèrent être très handicapants, surtout s’ils s’accompagnent d’une altération des capacités attentionnelles et d’un manque de concentration. Les fonctions exécutives peuvent elles aussi être impactées.
  4. Les signes comportementaux ou interpersonnels vont fréquemment être repérés par l’entourage professionnel ou familial avec un isolement social qui s’installe progressivement, des comportements agressifs ou violents, une diminution de l’empathie notamment chez les professionnels de la santé qui réduisent alors leur patient à une pathologie. De manière plus générale, les victimes de burnout éprouvent du ressentiment voire de l’hostilité envers leurs collaborateurs. Les comportements addictifs (dont un tabagisme actif ou des prises régulières et parfois importantes d’alcool) permettent un soulagement temporaire tout en aggravant en définitive le tableau syndromique.
  5. Les signes motivationnels apparaissent plus spécifiques avec un désengagement progressif et une baisse de motivation au travail. La remise en cause professionnelle est parfois profonde avec un sentiment de dévalorisation, un manque d’assurance et des doutes sur ses propres compétences. L’insatisfaction professionnelle contraste avec des débuts de carrière faits d’enthousiasme et d’idéaux très certainement disproportionnés.

Dr Éric HENSGEN
Centre Hospitalier Rouffach

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Références

  1. Delbrouck M. Comment traiter le burn-out. Principes de prise en charge du syndrome d’épuisement professionnel. Deboeck Supérieur 2011. 
  2.  HAS. Fiche mémo « Repérage et prise en charge cliniques du syndrome d’épuisement professionnel ou burn-out ». Mars 2017.

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