La dépression est une maladie que tout psychiatre a en tête, si je puis dire, de sorte qu’il semble possible d’en parler comme d’un objet convenu, c’est-à-dire répondant à une définition consensuelle.
Et pourtant, Steeves Demazeux nous rappelle ici qu’il est difficile de trouver l’origine des critères diagnostiques faisant l’objet de ce consensus, cette quête de l’homme qui a vu l’homme qui a vu la dépression se perdant dans les méandres de l’histoire de la psychiatrie.
Plus encore, il met en balance cette approche nosographique avec les promesses de l’approche dimensionnelle, qui semble aujourd’hui avoir nos faveurs au risque de donner à l’exercice psychiatrique l’allure d’une ritournelle autour d’une marguerite à effleurer.
Faut-il espérer fonder notre démarche dans les théories évolutionnistes du fonctionnement psychique, ou encore dans les RDoC promus par le NIMH ? Là aussi nous rencontrons plus de questions que de réponses.
Voilà bien une vertu de psychiatre, et peut-être une vertu de la dépression elle-même : remettre en question plutôt qu’en réponses.
Au risque de s’égarer. Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie ?
Raphaël Gaillard
Président du Comité Scientifique du Congrès de l’Encéphale
Dossier thématique par Steeves Demazeux
Tout le dossier "Dimensions versus symptômes de la dépression"
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