Psychiatrie clinique, biologique et thérapeutique

Le DSM-5, quels changements ?

Mis à jour le lundi 30 mai 2022

dans

Compte rendu proposé par Maud Rotharmel sur le thème du DSM-5 et de sa révision textuelle au Congrès de l'American Psychiatric Association 2022 (Nouvelle-Orléans, USA, 21-25 mai 2022).

La révision textuelle du DSM-5 (DSM-5-TR) est la première révision publiée du DSM-5 depuis sa publication initiale en 2013. Comme la révision textuelle précédente (DSM-IV-TR), l'objectif principal du DSM-5-TR est de mettre à jour de manière exhaustive le texte descriptif accompagnant chaque trouble du DSM en se basant sur les revues de la littérature depuis la version précédente du DSM.

Plus de 200 experts ont participé à sa révision. Dans cette nouvelle version, une nouvelle catégorie diagnostique a été ajoutée, le trouble du deuil prolongé (F43.81), dans le chapitre sur les traumas et autres troubles liés au stress.
Il se caractérise par une symptomatologie de deuil qui persiste plus de 12 mois après la perte d’un proche, entraînant des répercussions fonctionnelles et se distinguant d’un épisode dépressif caractérisé, d’un trouble anxieux généralisé ou d’un état de stress post-traumatique.
La symptomatologie ne serait accessible qu’à une intervention ciblée.

Les troubles de l'humeur non spécifiés (F39) ont été ajoutés en cas de présentation initiale marquée par l’agitation et l’irritabilité et lorsqu’il n’est pas encore possible de différencier un épisode maniaque d’un épisode dépressif.

Les troubles neurocognitifs légers induits par les stimulants ont aussi été identifiés comme une catégorie à part.

Le DSM-5-TR apporte également des modifications de codes de symptômes pour signaler les comportements d'automutilation suicidaires et non suicidaires. L’objectif est de faciliter le recueil de données et d’insister sur l’importance clinique de tels comportements.

Enfin, des modifications (principalement pour plus de clarté) des critères diagnostiques pour plus de 70 troubles ont été faites, ainsi que des mises à jour de la terminologie (par exemple, le remplacement de "médicaments neuroleptiques" par "médicaments antipsychotiques ou autres agents bloquant les récepteurs de la dopamine" et le remplacement du "genre désiré" par "genre expérimenté" dans la dysphorie de genre) et une révision de l'ensemble du texte pour assurer une attention appropriée aux facteurs de risque tels que l'expérience du racisme et de la discrimination, ainsi que l'utilisation d'un langage non stigmatisant.

Des révisions régulières du DSM-5 pourraient avoir lieu en attendant un changement complet de paradigme qui justifierait un DSM-6.

Dr Maud Rotharmel
Centre Hospitalier du Rouvray, Rouen

Dossier Congrès APA 2022

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