Traiter efficacement et pleinement les épisodes dépressifs caractérisés constitue un enjeu de santé publique ainsi qu’un enjeu économique dans nos pays dont les modèles économiques et sociaux sont centrés sur la croissance et la productivité.
La dépression engendre un important retentissement fonctionnel pour les patients avec notamment une limitation de leur capacité de travail (1, 2, 3). Ces épisodes peuvent limiter leur productivité ou générer de l’absentéisme à court terme mais aussi être à l’origine de périodes de chômage. Au Canada par exemple, la prévalence du chômage est supérieure à 18% chez les patients souffrant d’épisode dépressif caractérisé, la prévalence de l’absentéisme se situe, elle, entre 23 et 53% pour ces patients (4). Si le coût économique pour le secteur privé et public est colossal chaque année, ce retentissement de la dépression sur le travail constitue surtout un handicap quant à l’insertion professionnelle et sociale de nos patients. L’Organisation Mondiale de la Santé souligne ce caractère handicapant (5).
Plusieurs dimensions de la dépression impactent directement le travail. D’une part, la présence de troubles cognitifs (6, 7), qui participeraient à un quart des pertes d’emploi des patients présentant un épisode dépressif caractérisé (8). Ces troubles cognitifs auraient ainsi plus de retentissement sur le travail que l’intensité globale de la dépression (9). Les symptômes anxieux des épisodes dépressifs caractérisés influencent eux aussi directement le travail, en diminuant notamment la productivité (10). Leur sévérité est corrélée au retentissement des épisodes dépressifs sur la productivité au travail chez des patients présentant des troubles cognitifs similaires (11). Ces symptômes anxieux sont pourtant presque inévitables car présents chez 90% des patients souffrant de dépression et constituent un facteur de moins bon pronostic (12).
S’astreindre à mesurer et prendre en considération l’impact des troubles cognitifs et des symptômes anxieux sur le fonctionnement des patients en vie réelle est donc primordial afin de ne pas laisser la dépression venir entraver l’insertion (ou la réinsertion) de nos patients.
Dr Lauriane Delhay
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