Plusieurs études ont mis en évidence un défaut de sécrétion de mélatonine chez les sujets atteints d’autisme et il a été très tôt montré une efficacité de la mélatonine sur l’endormissement chez ces enfants, suggérant fortement un lien direct.
Le sommeil de l’enfant, comme c’est le cas chez l’adulte, dépend de deux systèmes :
La mélatonine est indispensable à cette régulation circadienne. Il s’agit une neurohormone, dont la sécrétion dans la glande pinéale est bloquée par la lumière du jour et perturbée par l’exposition à la lumière artificielle, aussi faible que celle apportée par les écrans (Claustrat 20091, Mazurek et al. 20162, Crowley et al. 20153). Elle permet la transmission de l’information de l’heure du jour et la longueur de la photopériode au cerveau et aux organes périphériques, et la synchronisation de l’organisme sur le rythme circadien (Pevet et al. 20114).
Elle est sécrétée surtout pendant la nuit, avec généralement un pic vers 3h du matin, puis sa sécrétion diminue progressivement jusqu’au réveil. Dans la journée, les taux de mélatonine plasmatiques sont très faibles (< 20 pmol/l), voire indétectables. La sécrétion en début de nuit augmente le sommeil léger et ouvre la porte du sommeil (Lavie et al 19975). Le pic nocturne vers 3h du matin renforce la baisse de la température du corps et contribue au maintien du sommeil.
Plusieurs études ont mis en évidence un défaut de sécrétion de mélatonine chez les sujets atteints d’autisme (Nir et al 19956, Kulman 20007, Tordjman et al., 20058), et il a été très tôt montré une efficacité de la mélatonine sur l’endormissement chez ces enfants (Paavonen 20039, Garstang et Wallis 200610, Wright 201011), suggérant fortement un lien direct.
Si le mécanisme n’est pas encore connu, une première preuve de ce lien direct vient d’être apportée par une étude de Da Silvera Cruz Machado et al, 202112, qui montre une corrélation, chez des enfants avec TSA, entre l’excrétion nocturne de 6-sulfatoxymelatonine urinaire, reflet de la production nocturne de mélatonine, et le défaut d’initiation et de maintien du sommeil.
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Pauline Chaste
Tout le dossier "Troubles du sommeil associés au TSA : un enjeu pour l’enfant et pour sa famille"
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