Editorial de Raphaël Gaillard
Chère collègue, cher collègue,
Après un premier semestre marqué par une situation totalement inédite, celle des conséquences de la pandémie COVID-19, notre rentrée se fait sous de bien curieux auspices.
Rebonds épidémiques auxquels il est bien difficile d’entendre quelque chose, désordre des pouvoirs publics, désastre économique en devenir, nous reprenons le chemin de l’école, de l’université, de l’hôpital ou de nos cabinets avec un troublant sentiment de déjà-vu : nous pourrions croire possible de prédire les secondes ou minutes suivantes, mais le temps de se le dire ce sont celles-ci ou d’autres qui s’imposent et nous laissent médusés.
« L’Histoire ne se répète pas, elle bégaie », a-t-on fait dire à un certain Marx. C’est précisément dans ces temps troublés qu’il faut fréquenter l’Histoire. Non pour en tirer des leçons et les donner à qui veut bien les entendre, mais pour interroger passé, présent et futur d’un même regard qui prend la mesure du temps long et lui redonne son souffle. Ce pas de côté le long de la flèche du temps, il faut aussi le faire en observant le globe terrestre. En cette rentrée 2020, nous vous invitons ainsi à imaginer ce que nos collègues libanais ont pu traverser ces derniers mois, au travers d’une crise économique et politique ponctuée par une explosion d’une invraisemblable violence. Le Professeur Richa, président de la Société Libanaise de Psychiatrie, nous en dit ici les grandes lignes. Que le Liban soit assuré de notre solidarité et de notre amitié.
D’ici peu et quels que soient les événements d’ici là, nous nous retrouverons en janvier pour la prochaine édition du Congrès de l’Encéphale. Une fois encore nous célébrerons la francophonie et son énergie, autour de la psychiatrie. L’imaginaire en action, voila notre mot d’ordre pour affronter les avanies, promouvoir les innovations, accompagner les révolutions, et construire notre futur.
Bonne rentrée d’ici là !
Professeur Raphaël Gaillard, Président du Comité Scientifique de l’Encéphale